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Pourquoi Baudelaire fascine toujours

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CNRS Le Journal, 29 septembre 2017


Par Francis Lecompte

Extrait :

"À l’occasion des 150 ans de la mort de Baudelaire, André Guyaux, historien de la littérature à la Sorbonne, nous explique en quoi le poète est plus que jamais un auteur actuel.

(...)

Misanthrope, dandy, toxicomane, chantre de l’ivresse… : son époque le voit comme l’homme du scandale. L’est-il toujours aujourd’hui ?
A. G. : Ce sont surtout ses écrits libertins, en particulier ses poèmes lesbiens, qui ont provoqué le scandale et le procès. Les aspects sulfureux du personnage ou les paradis artificiels ont suscité moins d’inquiétude. Pourtant, nous devons plus que jamais affirmer sa dimension scandaleuse : Baudelaire est le dissident absolu. Il reste cette figure du poète maudit, difficile à saisir. C’est d’ailleurs ce qui rassemble tous ceux qui continuent à faire des recherches sur son œuvre : ils essaient de comprendre ce qu’il écrit. Il entretenait la contradiction, il avait le goût du paradoxe, de la ligne sinueuse, et nous cherchons des lignes droites. Mais nous sommes tous fascinés par sa profondeur.

D’où l’objet du colloque « La pensée de Baudelaire », organisé mi-septembre à Paris, pour les 150 ans de sa mort ?
A. G. : Oui, nous nous sommes demandé si, derrière le poète, on peut voir un philosophe, si l’on peut trouver chez lui la cohérence d’une pensée. Ce qui fait évidemment débat. Pour certains, le poète est l’homme de la douleur, du rêve, de la contemplation, mais il n’est pas un penseur. Pour d’autres, il est un maître à penser. Lui-même n’a jamais écrit de textes philosophiques au sens strict, mais il est l’auteur de plusieurs essais théoriques, dont un sur le comique. Il appréciait les moralistes du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle et il pratiquait volontiers l’aphorisme lui-même. Ce qui en ressort en tout cas, c’est une pensée issue des idéologies du XVIIIsiècle et de Joseph de Maistre, mais une pensée décalée, essentiellement dissidente."

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