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Vincent Debaene

Maître de conférences
Columbia University
Les deux livres de l’ethnographe. Anthropologie et littérature en France au XXe siècle
01 octobre 2009 - 31 mars 2010
Littératures
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Vincent Debaene est agrégé de lettres modernes. Il est docteur de l'université de Paris-Sorbonne, puis a été Lecturer à l'université de Yale en 1996-1997. Il a par la suite enseigné à Antananarivo (Madagascar) pendant deux ans, puis pendant quatre ans à l'université de Paris-Sorbonne.

Ses recherches portent principalement sur l'anthropologie français et la littérature française du XXe siècle. Plus spécifiquement, il s'intéresse aux théories littéraires, à l'histoire intellectuelle et aux points de contacts scientifiques entre science et littérature.

Il a édité les oeuvres complètes de Claude Levi-Strauss dans la Bibliothèque de la Pléiade, et a coécrit avec Frédéric Keck la biographie intellectuelle de Claude Levi-Strauss : Claude Lévi-Strauss. L’Homme au regard éloigné (Gallimard, 2009). Son ouvrage L’adieu au voyage (Gallimard, 2010) porte sur les relations entre littérature et anthropologie au XXe siècle en France.

Cette étude prend pour objet les relations entre littérature et anthropologie en France au XXe siècle, à partir d’un constat et d’un objet. Le constat, c’est celui de la singularité d’une tradition française dont les modèles épistémologiques et historiques les plus courants aujourd’hui ne permettent pas de rendre compte. Aussi banales que soient devenues les études consacrées à l’écriture de l’anthropologie, sous l’égide des cultural studies américaines, aussi convaincants qu’aient pu être les travaux historiques ou sociologiques dédiés à la naissance des sciences sociales en Europe et à leur inscription ou non dans l’ensemble des humanités, ils semblent toujours achopper sur une situation française où l’anthropologie, vue de l’étranger, apparaît bien souvent à la fois trop théorique et trop « littéraire », corrompue par l’illusoire ambition de se vouloir, selon une formule de Lévi-Strauss, « art autant que science » (cf. note 1). En désespoir de cause, on invoque alors le tempérament national, le lien si français entre identité et patrimoine littéraire ou le caractère « spéculatif et philosophique » hexagonal qui expliqueraient à la fois les réticences des ethnologues devant les données chiffrées, leur prédilection pour certains objets (grossièrement, l’art et la mythologie plutôt que les régimes fonciers ou les règles de succession) et leur fascination, donc, pour la littérature.

Note 1. « Avec Michel Leiris et André Schaeffner, [Georges Henri Rivière] est de ceux auxquels l’ethnologie française doit sa physionomie originale : art autant que science, passionnément attentive à ce qui se crée autant qu’à ce qui subsiste, refusant de se replier sur elle-même, à l’écoute des résonances qui naissent continûment entre les arts plastiques et la musique, le savoir et la poésie, le culte des faits et l’imagination esthétique. » (« Hommage à Georges Henri Rivière, Ethnologie française, 1986 (2), p. 130)

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Les deux livres de l’ethnographe

Gallimard
263
2009-2010
Époque contemporaine (1789-...)
Europe occidentale
vd2169@columbia.edu