Jorge Gómez Rendón

Université pontificale catholique d'Équateur, Équateur (résidence d'écriture)
À quoi sert la revitalisation des langues ? Les langues autochtones comme biens communs pour la gouvernance environnementale
01 septembre 2025 - 30 septembre 2025
Linguistique
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Jorge Gómez Rendón enseigne à l'École des sciences humaines de la Pontificia Universidad Católica del Ecuador à Quito. Ses recherches portent sur la revitalisation et la documentation des langues, les idéologies linguistiques et les contacts linguistiques. Il a développé des projets de documentation et de revitalisation des langues indigènes en Équateur, au Pérou et en Colombie et a mené des enquêtes sociolinguistiques en vue de concevoir des politiques linguistiques. Il s'est récemment intéressé à l'influence des idéologies linguistiques sur la revitalisation des langues et les droits linguistiques en Amérique latine. Ses projets de recherche les plus récents portent sur l'élaboration de stratégies de revitalisation des langues des immigrants autochtones dans les villes et sur la conception de pédagogies de revitalisation linguistique fondées sur l'ethnographie.

Jorge Gómez Rendón rejoint l'IEA de Paris en septembre 2025 pour une résidence d'écriture d'un mois.

Sujets de recherche

Revitalisation des langues ; documentation linguistique ; idéologies linguistiques, interculturalité.

À quoi sert la revitalisation des langues ? Les langues autochtones comme biens communs pour la gouvernance environnementale

Ces dernières années, les langues indigènes sont devenues la cible de l'élaboration de politiques dans le cadre d'un mouvement mondial visant à sauver la diversité linguistique dans un contexte de mise en péril rampante des langues. Pourtant, il n'y a pas de consensus entre les organismes publics, les universitaires et les communautés autochtones quant à la finalité de la revitalisation des langues. Les organismes publics abordent la revitalisation des langues essentiellement sous l'angle de la culture et du patrimoine. Les universitaires privilégient le plus souvent l'approche de la diversité linguistique. Les dirigeants et les organisations autochtones peuvent adopter l'une ou l'autre de ces approches.

A contrario, les points de vue des activistes autochtones révèlent une idéologie radicalement différente de la revitalisation linguistique. Ces points de vue reposent sur des idées différentes de ce qu'est la langue et de ce à quoi elle sert, c'est-à-dire qu'ils s'appuient sur une ontologie linguistique différente. Plutôt que de considérer les langues comme des réservoirs d'informations sur la diversité biologique ou l'identité culturelle, les militants autochtones les considèrent comme des biens communs pour une gouvernance environnementale participative. Selon eux, la langue sert de médiateur aux pratiques locales concernant l'utilisation des ressources, transmet des connaissances sur les adaptations locales, construit des récits sur la gestion durable des terres et de l'eau et jette un pont efficace entre les domaines de la société et de la nature. La nécessité d'un changement de paradigme basé sur des ontologies linguistiques alternatives sera mise en évidence par le biais d'une enquête menée auprès des peuples autochtones d'Équateur en vue de positionner la revitalisation des langues comme un élément vital de l'agenda environnemental mondial.

Publications clés

Jorge Gómez Rendón, Adriana Rodríguez, Fabiola Quintana, Elena Jarrin. Plan Decenal de Revitalización y Revalorización del Uso de las Lenguas de las Nacionalidades del Ecuador. Quito: Secretaría de Gestión y Desarrollo de Pueblos y Nacionalidades, 2024.

Jorge Gómez Rendón. "Raza, lengua y derechos lingüísticos", Sarance, 49, 86-110, 2022.

Jorge Gómez Rendón. "El contacto lingüístico: más allá de leguas, identidades y territorios", Revista Argentina de Historiografía Lingüística, XIII, 1, 25-50, 2021.

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2025-2026