Bernard de Lacepède (1756 1825). Un naturaliste entre science et politique

David Armando, directeur de recherche à l'Institut d'histoire de la philosophie et des sciences à l'époque moderne du Conseil national de la recherche (ISPF-CNR), à Naples, Italie, et ancien chercheur résident de l'année 2024-2025 à l'IEA de Paris interviendra au colloque organisé à l'Ecole normale supérieure de Paris (ENS-PSL), le 27 novembre à 9h45.  

Présentation

En hommage à Claude Blanckaert

Le bicentenaire de sa disparition est l’occasion de consacrer un colloque à une figure largement méconnue en dépit du rôle majeur qu’elle joua dans le monde politique, administratif, scientifique et culturel de la France du tournant des xviiie et xixe siècles : Bernard Germain Étienne de Lacepède (1756-1825). En effet, deux cents ans après sa mort, le destin historiographique de ce personnage reste contrasté et les quelques biographies dont il est l’objet n’ont pas épuisé les questions posées par la trajectoire d’un acteur qui, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et premier grand Chancelier de la légion d’honneur, permet de relire, selon des perspectives nouvelles, les étapes et les modalités des transformations qui traversent l’espace politique et scientifique entre la fin de l’Ancien Régime et la Restauration. En partant des renouvellements historiographiques les plus récents (sur l’histoire du magnétisme animal, de l’administration, des savoirs d’État ou de l’enseignement), ce colloque a pour objectif d’éclairer et de mettre en contexte la manière comment se sont articulées, chez un même acteur, des activités aussi diverses que la zoologie, la théorie musicale, l’engagement politique et la construction d’une institution nouvelle, et cela dans une période marquée à la fois par des bouleversement sociaux et intellectuels majeurs, et par une remarquable continuité des élites.

Plusieurs axes d’études ont été choisis :

1. Questionner l’articulation des activités scientifiques et politiques qui caractérise le parcours de Lacepède à partir de 1789 : élu à l’Assemblée législative dont il devient président en novembre 1791, il occupe à partir du Consulat d’importantes fonctions politiques (sénateur et comte de l’Empire) et administrative (Chancelier de l’ordre de la Légion d’honneur). Comment penser ensemble sa carrière politique et scientifique ?
2. Questionner le statut d’héritier de Buffon et la transition entre les xviiie et le xixe siècles. Quel rôle joue Lacepède dans la transformation des savoirs naturalistes ? Cherche-t-il à conserver ou réinscrire l’histoire naturelle de Buffon dans le nouvel agencement des savoirs de la première moitié du xixe siècle ?
3. Questionner l’image/la réputation de Lacepède pour ses contemporains et la construction de sa postérité.