Johanna Mannergren
Johanna Mannergren est professeure de sciences politiques et de relations internationales à l'université de Södertörn, en Suède. Elle est titulaire d'un doctorat en recherche sur la paix et le développement de la School of Global Studies de l'université de Göteborg. Ses recherches portent sur les processus de paix, en particulier la réconciliation, la politique de la mémoire, la paix au quotidien, la justice transitionnelle et les expériences de la guerre selon le genre. Ses travaux les plus récents ont porté sur les témoignages de femmes sur la guerre, les musées en tant que lieux de pratiques mémorielles quotidiennes, les écarts entre les sexes dans la justice transitionnelle et le rôle du silence dans les processus de justice transitionnelle. Elle a mené des travaux de terrain en Bosnie-Herzégovine, au Rwanda, à Jérusalem et à Bruxelles, et s'intéresse à la rencontre entre les interventions internationales et les pratiques et discours locaux. Auparavant, elle a été chercheuse invitée à l'université de Louvain, en Belgique.
Johanna Mannergren rejoint l'IEA de Paris en mars 2026 pour une résidence d'écriture d'un mois.
Sujets de recherche
Paix et conflits ; consolidation de la paix ; réconciliation ; politique mémorielle ; justice transitionnelle ; genre.
Actes de réconciliation. Vers une nouvelle théorie de la réconciliation après la violence
Dans un monde marqué par la polarisation, la guerre et la violence quotidienne, ce projet de recherche vise à s'interroge sur la signification de la réconciliation et sur son importance actuelle. Bien que la réconciliation soit un concept largement invoqué dans le domaine de la justice transitionnelle et de la consolidation de la paix, elle est souvent critiquée comme étant vide de sens, symbolique, voire nuisible, utilisée pour masquer l'injustice, ignorer les expériences des victimes ou légitimer la violence étatique et l'héritage colonial. Pourtant, ces critiques négligent le fait que les communautés et les sociétés parviennent parfois à opérer des transformations significatives et à surmonter des divisions profondes.
Le projet a pour objectif de proposer une nouvelle théorie centrée sur les actes de réconciliation, c'est-à-dire les pratiques concrètes, tangibles et transformatrices grâce auxquelles les gens reconstruisent leurs relations après avoir subi des violences. Il présente un cadre à plusieurs niveaux qui comble les lacunes des travaux universitaires actuels. Tout d'abord, il relie la réconciliation à des actes de responsabilisation et de reconnaissance plutôt qu'à des processus vagues et interminables. Il examine ensuite les actes de réconciliation à différentes échelles : des rencontres interpersonnelles quotidiennes aux initiatives nationales, régionales et mondiales. Enfin, il met en évidence le rôle actif des personnes impliquées, montrant comment des actes inattendus peuvent ouvrir la voie à une transformation politique et sociale, tout en reconnaissant la possibilité toujours présente d'une non-réconciliation.
Publications clés
Björkdahl A, Höglund K and Mannergren J. "Troubling Testimonies. Women’s Narratives of War". New York University Press, 2026.
Mannergren J, Björkdahl A, S Buckley-Zistel, S Kappler, T Williams. "Peace and the Politics of Memory". Manchester University Press, 2024.
Mannergren J. "The Politics of Reconciliation and Memory". In ed Mälksöö M Handbook on the Politics of Memory. Cheltenham: Edward Elgar Publishing, 2023.
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