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L'État développementaliste américain : Les origines du capitalisme américain dans une perspective comparative

25 mai 2023 10:00 - 26 mai 2023 17:30
Jour 1 : IEA de Paris
17 quai d'Anjou
75004 Paris

Jour 2 : Université américaine de Paris
6, rue Colonel Combes
75007 Paris
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Colloque organisé par Noam Maggor, chercheur-résident 2022-2023 de l'IEA de Paris, Sofia Valeonti (Université américaine de Paris), Nicolas Barreyre (EHESS), et Ariel Ron (Southern Methodist University).

Avec le soutien de l'Institut d'études avancées de Paris, l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (et le laboratoire Mondes Américains), l'American University of Paris (et le Center for Critical Democracy Studies), l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, le Mellon Fund à Cambridge University, la Southern Methodist University, et l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (laboratoire Phare).

Colloque en présentiel.
Inscriptions sur demande auprès de Noam Maggor : n.maggor@qmul.ac.uk
! Attention les inscriptions pour la table ronde du 25 mai à 17h30 se font ici : https://www.paris-iea.fr/fr/evenements/au-dela-du-neoliberalisme-repenser-le-role-de-l-etat-a-l-ere-de-la-mondialisation

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Présentation

Comment rendre compte au mieux de la trajectoire historique du capitalisme américain au cours du « long » XIXe siècle ? Cette conférence propose d’étudier la période fondatrice du capitalisme américain à la lumière du concept d’État développementaliste.

Réévaluer le rôle de l’État dans l’histoire économique des États-Unis est devenu nécessaire, alors que, à Washington et ailleurs, sont mises en place des politiques industrielles parfois très volontaristes, et que les principes du « consensus de Washington » ne font plus l’évidence. Chercheurs comme journalistes observent le déclin de la « mondialisation néolibérale » et un « retour » des chaînes de production. La demande sociale pour une plus grande intervention de l’État pour garantir un futur soutenable et plus juste se fait plus pressante. Les historiens sont bien placés pour éclairer de tels débats, qui souffrent d’une compréhension faussée de l’histoire des institutions américaines et leur rôle économique.

En effet, les américanistes ont passé une grande partie des deux dernières décennies à réfuter le mythe d’un État américain « faible ». Longtemps considéré comme impotent voire absent avant le milieu du XXe siècle, le nouveau consensus est que l’État américain a toujours été « puissant, expansif, tenace, interventionniste et redistributeur » (William Novak). Parallèlement, les historiens de l’esclavage américain et de la dépossession des populations amérindiennes ont montré que la violence d’État est essentielle pour comprendre la trajectoire économique du pays.

Nous nous proposons d’examiner si ces différentes facettes de l’histoire des États-Unis s’inscrivent dans un projet de développement unique ou si elles témoignent de visions multiples et concurrentes du développement. Plus généralement, nous souhaitons nous interroger sur la manière dont le pouvoir de l’État a été orienté pour façonner et gouverner la vie économique.

Réfléchir en termes d’État développementaliste permet de placer les États-Unis dans une perspective comparative, et ainsi mettre l’accent sur un ensemble de questions fondamentales : Qu’est-ce qui fait que les États-Unis ressemblent ou pas à d’autres jeunes sociétés de colonisation dans le monde et, plus généralement, à d’autres nations en voie d’industrialisation ? Comment caractériser au mieux les relations entre l’État et les acteurs privés aux États-Unis, au niveau fédéral et à celui des États ? Quels ont été les alignements sociaux, les coalitions et les confrontations qui ont façonné et remodelé les institutions américaines au fil du temps ? Comment se fait-il que les États-Unis - longtemps associés aux marchés libéraux - aient inspiré des personnalités telles qu’Alexander Hamilton et Friedrich List pour théoriser des approches et des politiques clés en matière de développement ? Étant donné la place privilégiée qu’occupent les États-Unis en tant que modèle pour l’élaboration des politiques publiques dans le monde entier, les implications de ce programme de recherche pourraient être profondes et remettre en cause des schèmes d'explication de longue date - en économie, en science politique et en économie politique comparée - sur les sources et les critères de la « réussite » économique.

Programme

Jeudi 25 mai, à l'Institut d'Études Avancées de Paris

09h30-9h45: Café

10h-10h30 : Introduction

10h30-12h : Infrastructure
Présidence : Ariel Ron

  • Sveinn M. Jóhannesson (Université d'Islande)
    “Engineering the Antebellum Transportation Revolution”
  • Susan J. Pearson (Northwestern University)
    “Human Bookkeeping: Vital Registration and Political Economy in the United States”
  • Benjamin Kodres-O'Brien (Columbia University)
    “Network Federalism, Electric Power, and US Industrial Production Before 1917”
    Commentaire : Martin Giraudeau (Sciences Po)

12h-13h : Pause déjeuner

13h-14h30 : Banque et monnaie
Présidence : Sofia Valeonti 

  • Jonah Estess (American University)
    “By the General Consent of Mankind’: State Courts, Bank Notes, and the Paradox of Private Monetary Sovereignty in the Antebellum United States”
  • Mikael Omstedt (Uppsala University)
    “A Country of Long Credits and Long Seasons’: The Federal Reserve Bank of Atlanta and the Asynchronies of Agrarian Capitalism”
  • Manuel Bautista-Gonzalez (Oxford University)
    “New Orleans, the ‘Natural Depot’ for Mexican Specie (1821-1861)”
    Commentaire : Goulven Rubin (Université Paris 1)

14h30-15h : Pause

15h-16h30 : Penser l'État développementaliste américain
Présidence : Nicolas Barreyre

  • Matteo Rossi (Université de Turin)
    “The ‘Interfering Social Power’: Daniel Raymond, Friedrich List and the Political Economy of the American Developmental State”
  • Ariel Ron (SMU) & Sofia Valeonti (AUP)
    “Central Monetary Services without Centralization in Stephen Colwell’s The Ways and Means of Payment
  • Maria Bach (Université de Lausanne)
    “Emancipatory National Accounting: Evidence from India and America, 1850-1870”
    Commentaire : Elisa Grandi (Université Paris Cité)

16h30-17h30 : Pause

17h30-19h : Table ronde "Au-delà du néolibéralisme : Repenser le rôle de l'État dans une nouvelle ère mondiale"
Présidence : Noam Maggor 

  • Gary Gerstle (Cambridge University)
  • Thomas Piketty (EHESS)
  • Felicia Wong (Institut Roosevelt)

(! inscriptions pour cette table ronde via ce lien : https://www.paris-iea.fr/fr/evenements/au-dela-du-neoliberalisme-repenser-le-role-de-l-etat-a-l-ere-de-la-mondialisation!)

Vendredi 26 mai, à l'Université américaine de Paris

9h30-9h45: Café

9h45-11h15 : Les entreprises
Présidence : Ariel Ron

  • Brian Murphy (Rutgers University)
    “Great Falls: Water, Power, and Federalism in Early America”
  • Alexia Blin (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)
    “The State and ‘the Good Association of Producers"
  • Sarah Haan (Washington and Lee University)
    “Voting Rights in Corporate Governance: History and Political Economy”
    Commentaire : Claire Lemercier (CNRS)

11h15-11h30 : Pause

11h30-13h00 : Développement et hiérarchies de pouvoir
Présidence : Sofia Valeonti (AUP)

  • Dael A. Norwood (University of Delaware)
  • Keri Leigh Merritt 
  • Brian D. Schoen (Ohio University)
    Commentaire : Nicolas Delalande (Sciences Po)

13h-14h : Déjeuner

14h-15h30 : Terres
Présidence : Nicolas Barreyre (EHESS)

  • Robert Lee (Cambridge University)
    “Indigenous Land, Sovereign Wealth, and the Paradox of Plenty in Antebellum Connecticut”
  • Richard John (Columbia University)
    “Land Monopoly and Economic Development in the United States, the United Kingdom, and France”
  • Elsbeth Heaman (McGill University)
    “The Development State as Canadian Paradigm?”
    Commentaire : Andrea Rosengarten (AUP)

15h30-15h45 : Pause 

15h45-17h30 : Y a-t-il eu un État développementaliste américain ?
Présidence : Eli Cook (Haifa University)

  • Nils Gilman (Institut Berggruen)
  • Anton Jäger (KU Leuven)
  • Alexander Keyssar (Harvard Kennedy School of Government)
  • Gautham Rao (American University)
  • Dina Waked (Science Po)

Informations pratiques

Colloque en présentiel.
Inscriptions sur demande auprès de Noam Maggor : n.maggor@qmul.ac.uk
Attention la table ronde du 25 mai à 17h30 est ouverte au public sur inscription ici : https://www.paris-iea.fr/fr/evenements/au-dela-du-neoliberalisme-repenser-le-role-de-l-etat-a-l-ere-de-la-mondialisation

Le Grand Bond en avant américain : Le Léviathan Yankee et la naissance du capitalisme moderne
01 septembre 2022 - 30 juin 2023
27867
26 Mai 2023 17:30
Noam Maggor
Non
29607
Colloques et journées d’étude
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