Nina Jablonski
Nina Jablonski est anthropologue, professeure Atherton et professeure universitaire émérite Evan Pugh en anthropologie à l'Université d'Etat de Pennsylvanie. Elle a obtenu une licence en biologie au Bryn Mawr College et un doctorat en anthropologie à l'université de Washington. Elle est l'autrice de plus de 200 articles scientifiques et de quatre ouvrages de vulgarisation, dont deux destinés aux enfants. Elle est membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis, de la Société philosophique américaine et de l'Académie américaine des arts et des sciences, et a reçu une bourse Guggenheim et une bourse Fletcher. En 2010, Nina Jablonski a reçu un doctorat honorifique de l'université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, pour sa contribution à la lutte contre le racisme dans le monde entier.
Elle a étudié de nombreux aspects de l'évolution des primates et de l'homme, et qui s'intéresse particulièrement à la compréhension de ces processus dans le contexte des changements environnementaux au fil du temps. Elle s'est distinguée par ses recherches sur le terrain et en laboratoire sur l'évolution des primates non humains. Ses recherches sur l'évolution humaine ont porté principalement sur l'évolution de la peau humaine et de la couleur de la peau. Ces travaux l'ont amenée à écrire abondamment sur le caractère fallacieux des races humaines fondées sur la couleur de la peau et sur les effets néfastes de la racialisation sur la médecine. Ses recherches actuelles rassemblent de nombreux aspects de ses recherches antérieures afin de mieux comprendre comment notre héritage évolutif en tant que primates affecte notre bien-être physique et social.
Nina Jablonski rejoint l'IEA de paris en mai 2026 pour une résidence d'écriture d'un mois.
Sujets de recherche
Evolution physique, comportementale et sociale de l'homme.
Comprendre et atténuer les effets des facteurs de stress actuels grâce aux leçons tirées de l'évolution humaine
Dans notre passé évolutif, de multiples mécanismes complémentaires ont été mis en place pour surveiller, prévenir et atténuer les interactions agressives entre les individus. Ces mécanismes sont facilement observables dans les sociétés de primates non humains (en particulier les grands singes) et dans les sociétés humaines traditionnelles. Au sein de groupes d'individus généralement restreints, l'observation et le suivi étroits des comportements des autres se produisent de la naissance à la mort. Dans ces sociétés, l'observation attentive des expressions faciales, des postures et des gestes fait partie d'un processus complexe d'échange de signaux non verbaux entre les personnes. Le langage renforce cet échange chez l'homme, mais une grande partie de ce processus reste non verbale. La proximité physique garantit que le contact affectif entre des personnes apparentées ou non renforce les liens personnels. Les effets « anti-inflammatoires » naturels du toucher affectif sont légion et bien documentés. L'autre aspect de la proximité physique entre les individus d'un groupe social stable de primates à longue durée de vie est que le potentiel de représailles physiques, psychologiques et sociales est considérable. De nombreux mécanismes de contrôle social dérivant de menaces implicites ou réelles de violence ou d'expulsion existent dans les sociétés non humaines et les sociétés humaines traditionnelles. Cependant, lorsque les humains interagissent dans des réseaux virtuels essentiellement anonymes, la plupart de ces méthodes ne fonctionnent pas. Les mécanismes de prévention de la manifestation et de l'escalade de l'anxiété ou de l'agressivité sont fortement atténués, et le toucher affectif est impossible. De même, l'absence de mécanismes efficaces et immédiats de rétribution en réponse à une agression virtuelle rend possible l'augmentation incontrôlée de cette agressivité. La perte de systèmes de contrôle évolutifs très efficaces à tous ces niveaux a de profondes implications pour le développement psychosocial de l'individu, la socialisation et le maintien de l'ordre dans la société.
Publications clés
Nina G. Jablonski, George Chaplin. "The evolution of human skin coloration". Journal of Human Evolution, 39(1), 57-106, 2000.
DOI : https://doi.org/10.1006/jhev.2000.0403
Nina G. Jablonski, George Chaplin. "Human skin pigmentation as an adaptation to UV radiation". Proceedings of the National Academy of Sciences - PNAS, 107(Supplement 2), 8962-8968, 2010.
DOI : https://doi.org/10.1073/pnas.0914628107
Nina G. Jablonski. Living color: The biological and social meaning of skin color (1st ed.). Berkeley, University of California Press, 2012.
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