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The Embodied Self

03 juil 2017 10:00 - 08 juil 2017 18:00
Institut d'études avancées de Paris
Hôtel de Lauzun
17 quai d'Anjou
75004 Paris
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Une collaboration entre l’Université de Californie à Berkeley et l’Institut d'études avancées de Paris, avec le soutien de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme


Présentation

Le Townsend Center for the Humanities de l’Université de Californie à Berkeley organise un colloque et séminaire d’une semaine en collaboration avec l’Institut d’études avancées de Paris, sur le thème du “Soi incarné”. L’intérêt pour la question du soi a été renouvelé par les recherches récentes sur le corps, la technologie et les prothèses cognitives, la mémoire et les traumatismes, tout particulièrement dans le champ des neurosciences cognitives, qui redéfinissent de façon radicale notre compréhension de la nature et des formes de l’expérience humaine.

Nous proposons de réunir des chercheurs de diverses disciplines, issus des communautés intellectuelles de Berkeley et Paris, avec plusieurs invités venus d’Europe et d’ailleurs, afin d’assurer que l’entreprise ait une portée globale.

Notre objectif de long terme est d’encourager le débat entre spécialistes des sciences humaines, des sciences sociales interprétatives et des sciences cognitives et biologiques, pour l’étude des relations complexes entre l’esprit et ses « autres » origines : au sens large, le corps, la technologie, la culture. Il s’agira d’une entreprise collaborative traversant les divisions disciplinaires pour adopter de nouveaux positionnements théoriques et empiriques sur ce domaine d’étude.

La première étape de ce projet doit cependant être l’occasion d’un examen critique des problématiques concernant le soi telles qu’elles apparaissent dans la recherche en sciences humaines et sociales. Quels sont les domaines de recherche clés ? Quelles sont les relations entre ces travaux et les approches médicales ou scientifiques de la cognition, ses limites et ses pathologies ? Actuellement, de nombreux chercheurs résistent à ce qui est perçu par certains comme des positions excessivement réductrices des sciences naturelles sur la pensée humaine et les sentiments. Pourtant, toute étude sérieuse du soi humain doit faire face aux nombreuses découvertes importantes qui affectent la compréhension de soi. Cette première réunion de chercheurs visera à délimiter un espace pour une nouvelle forme d’approche du soi, qui maintienne ses distances vis-à-vis des modèles réducteurs, incapables de prendre en compte les facultés humaines complexes, tout en reconnaissant l’important travail réalisé dans les sciences de la cognition et du cerveau, qui, souvent, révèle l’inadéquation de certains modèles qui prévalent toujours dans les sciences humaines, par exemple.

Il semblerait que la question du soi se soit transformée au 21ème siècle, la psyché (en tant qu’identité construite) devant être re-décrite à partir des facteurs externes spécifiques qui gouvernent son émergence et son développement. Bien que des efforts aient été faits pour intégrer de nouveaux travaux dans les sciences humaines et sociales, ils prennent souvent la forme d’une adoption inconditionnelle de techniques telles que l’imagerie cérébrale par IMR, ou l’application relativement directe des modèles des sciences cognitives aux textes littéraires et autre productions culturelles. Les travaux en humanités numériques peuvent emprunter des technologies de production de données sans jamais en examiner les présupposés épistémologiques. Nous ne suggérons pas de rejeter ces initiatives de collaboration, mais plutôt de soigneusement repenser l’apport des différents champs.

Le point de départ de notre entreprise est la question de la façon dont les soi constituent de nouveaux systèmes qui ne peuvent être complètement réduits à un domaine en particulier parce que précisément le soi individuel est le site sur lequel des forces multiples – et pas entièrement congruentes – laissent leur empreinte. En d’autres termes, nous nous intéressons à la manière dont le soi, parce qu’il est construit par d’autres, devient une zone avec ses affordances et capacités propres, spécifiquement liées à sa formation hétérogène et contingente.

Le séminaire parisien se concentrera sur le sujet crucial du soi incarné. Etant donné les avancées révolutionnaires des sciences de la cognition et du cerveau dans les 50 dernières années, chacune des dimensions de l’expérience humaine a dû être repensée en relation avec le cerveau et le système nerveux. Nous ne proposons ni une critique des théories neuroscientifiques, ni une explication réductionniste du soi humain. Nous sommes davantage intéressés par une exploration des tensions entre les conditions et la force matérielles de la pensée incarnée et les organisations psychiques qui font partie intégrante de l’expérience humaine active. Nous espérons dans un premier temps relever les tendances les plus prometteuses dans les travaux actuels, et réfléchir aux manières dont elles peuvent recouper les recherches les plus convaincantes dans les domaines scientifiques liés. Nous envisageons une rencontre future qui permettrait d’entamer cette confrontation intellectuelle.

Pour la rencontre de l’été 2017, nous proposons de réunir des chercheurs de différents domaines travaillant sur l’expérience incarnée à partir de perspectives distinctes – de l’examen des représentations linguistiques, littéraires ou culturelles du soi incarné et des réflexions philosophiques sur l’expérience corporelle aux travaux neurobiologiques sur la pensée et les sensations humaines. Le but de ce séminaire sera d’identifier les projets collaboratifs potentiels qui permettront un travail transdisciplinaire innovant, autour de questionnements et problématiques communs (tels que l’agentivité, l’habitude, l’intuition, la subjectivité). Nous chercherons tout particulièrement à inviter des chercheurs ayant l’expérience de la navigation entre les méthodes des sciences humaines et sociales et les approches de l’individualité humaine des sciences dures et des sciences de la vie.

Intervenants

  • Laure BARILLAS (ENS Paris)
  • David BATES (Department of Rhetoric at the University of California, Berkeley)
  • Arto CHARPENTIER (ENS Paris)
  • Maria DADA (Department of Philosophy, Durham University)
  • Isabell DAHMS (Centre for Research in Modern European Philosophy (CRMEP) at Kingston University, London)
  • Whitney DAVIS (Department of Art History, UC Berkeley)
  • Christopher ELFORD (Department of East Asian Languages and Cultures at the University of California, Berkeley)
  • Aikaterini FOTOPOULOU (Department of Clinical, Educational and Health Psychology, University College London)
  • Pierre-Alban GUINFOLLEAU (ENS Paris)
  • Rupinder KAUR (French graduate programme, University of California, Berkeley)
  • Simone KORFF SAUSSE (UFR Sciences Humaines Cliniques, Paris Diderot University)
  • Dylan KENNY (Department of Classics, University of California, Berkeley)
  • Catherine MALABOU (Centre for Research in Modern European Philosophy (CRMEP) at Kingston University, London)
  • Ramona NADDAFF (Department of Rhetoric, University of California, Berkeley)
  • Hassan NJIFON NSANGOU (Nanterre University)
  • Pascale PIOLINO (Paris Descartes University)
  • Jocelyn SAIDENBERG (Department of Comparative Literature, University of California, Berkeley)
  • Silke SCHAUDER (University of Picardie Jules Verne)
  • Yael SEGALOVITZ (Department of Comparative Literature, University of California, Berkeley)
  • Alan TANSMAN (Department of East Asian Languages and Cultures at the University of California, Berkeley)
  • Jane TAYLOR (Centre for Humanities Research University of the Western Cape, South Africa)
  • Paula VARSANO (Department of East Asian Languages and Cultures at the University of California, Berkeley)
  • Katharine WALLERSTEIN (Department of Rhetoric, University of California, Berkeley)
  • Frédéric WORMS (ENS Paris)

 

08 Juil 2017 18:00
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