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Annalisa Pelizza

Professeur associée
Université de Twente
Les infrastructures de la gouvernance. Coproduction des citoyens, des territoires et des institutions
01 février 2017 - 30 juin 2017
Sciences de l'information et de la communication
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Annalisa Pelizza est professeure associée à l’Université de Twente (Pays Bas) dans le département de sciences, technologie et étude des politiques publiques (STePS). Ses recherches portent sur les STS (Science & Technology Studies), la science de la communication et la théorie politique. Elle est spécialiste de la gouvernance par les infrastructures de l’information qui affectent les institutions modernes. Entre 2017 et 2022, elle est chercheuse principale du projet « Processing citizenship : Digital registration of migrants as co-production of citizens, territory and Europe », financé par le Conseil Européen de la Recherche (Horizon 2020, grant agreement 714463). Cette recherche élargit le cadre de son étude sur le « vectorial glance » ("la vision vectorielle", Pelizza 2016) à une analyse du système d’information transgouvernemental européen pour l’enregistrement des migrants.
Annalisa Pelizza a reçu le Best Paper Prize au WikiSym et le Prix de Distinction à Ars Electronica ainsi que d’autres distinctions académiques. Elle est membre du comité de rédaction de Tecnoscienza et évaluatrice de plusieurs revues scientifiques, dont Information, Communication and Society ; Research Policy et Science, Technology and Society.

Sujets de recherche

La gouvernance au travers des infrastructures de l’information ; la performativité de la circulation des données dans une perspective d’étude des sciecnes et techniques ; les méthodes informatiques ; l’art numérique interactif, notamment en milieu urbain ; la théorie de l’acteur-réseau et la sémiotique comme méthodologies de recherche.

Les infrastructures de la gouvernance. Coproduction des citoyens, des territoires et des institutions

« La gouvernance par la technologie / par le design » constitue une tentative de décrire des régimes d’inclusion/exclusion et des processus de subjectivation inhérents aux infrastructures techniques (réseaux numériques, bases de données, algorithmes). Les infrastructures pour la gestion de l’information en particulier constituent un lieu privilégié pour enquêter sur la « matérialisation » de la politique. Les algorithmes déterminent ce qui est considéré comme une information fiable et légitime. Les intranets et outils collaboratifs définissent les droits d’accès et de modification. Les architectures de bases de données interopérables reproduisent des classifications originaires de cultures épistémiques spécifiques, mais diffusées largement au-delà de leur domaine d’application initiale. Le principe d’inclusion / d’exclusion est inhérent à l’ensemble de ces techniques.

Il est donc frappant de constater que - quand il s'agit du dispositif de gestion de puissance le plus complexe de la modernité, l'État-nation - les technologies de l'information sont généralement perçues comme une force distincte et extérieure à l’État. Dans les études sur la globalisation, et plus spécifiquement sur l’érosion de la souveraineté de l'État et sa décentralisation, les infrastructures transnationales de l’information sont souvent considérées comme un facteur déterminant, mais externe, échappant au contrôle de l’État.

En tant qu’un des principaux lieux de gouvernance, l'État-nation moderne est profondément affecté par l’évolution des processus d’une gouvernance qui passe des hémicycles parlementaires aux algorithmes, des couloirs ministériels aux protocoles internet. La bureaucratie, machine sociotechnique la plus complexe que la modernité ait élaborée pour gérer l'information, développe elle aussi des infrastructures d'information comme outil de gouvernance. On pense à la statistique ou au cadastre intervenant dans la gestion de la population et de l'espace, des activités fondamentales pour le développement et le fonctionnement de l'État.

Le projet de recherche s’intéresse aux transformations de l'État à un moment où l'information (numérisée, intégrée et automatisée) concerne non seulement les citoyens d’un État, mais aussi ceux qui n’en font pas partie. Il s’agit de comprendre comment la politique matérielle de gestion des migrations – au niveau de la production et de la circulation de l’information – va changer les dispositifs modernes de la gestion étatique. Alors que traditionnellement, la numérisation a été étudiée comme un phénomène affaiblissant l'état, le projet met l’accent sur son rôle dans son renforcement. En examinant la façon dont l’altérité (de gens, des espaces) traversant les frontières est traduite en systèmes d'information, cette étude souhaite contribuer à l’écriture d’une histoire du contemporain. Il allie des approches de la communication, de la théorie politique et des études sur la technologie (STS).

Publications majeures

"Developing the Vectorial Glance: Infrastructural inversion for the new agenda on governmental information systems", in Science, Technology and Human Values, 41 (2), 2016.

With R. Hoppe, "Birth of a Failure: Consequences of framing ICT projects for the centralization of inter-departmental relations", in Administration and Society, 2015.

"Openness as an Asset. A classification system for online communities based on Actor-Network Theory", in Proceedings of WikiSym 2010, 6th International Symposium on Wikis and Open Collaboration, New York, ACM Press, 2010.

 "From Community to Text and Back. On semiotics and ANT as text-based methods for fleeting objects of study", in Tecnoscienza. Italian Journal of Science & Technology Studies, 1 (2), 2010.

 

 

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